Cet indicateur n'est pas pris en compte pour les institutions de sciences humaines et sciences sociales. Il en ressort une critique très argumentée des critères qui sont utilisés (que les auteurs qualifient de « non pertinents »), ainsi que des paradoxes dans la méthode utilisée[11],[6], les auteurs concluant que « le classement de Shangaï, malgré la grande couverture médiatique qu’il reçoit chaque année, n’est pas un outil pertinent pour juger de la « qualité » des institutions académiques, guider le choix des étudiants ou des familles, ou promouvoir des réformes du système d’enseignement supérieur »[6]. Pour ce qui concerne les 60 % de la note, qui dépendent du décompte d'articles et du nombre de citations, « le principe général est le même que pour les prix. »[18] ». Le classement des universités mondiales réalisé chaque année par l'université de Jiao Tong de Shanghai (*) est l'un des plus anciens classements en la matière. Ne disposant que de deux collaborateurs, il va alors au plus simple, ne prenant en compte que des données accessibles par Internet et jugées objectives[2] : le nombre de prix Nobel et médailles Fields (pour les mathématiques), le nombre de chercheurs les plus cités dans leur discipline, le nombre de publications dans les revues scientifiques Nature et Science et le nombre d'articles répertoriés dans deux bases de données d'articles scientifiques, l'une sur les sciences humaines, l'autre sur les sciences pures. Les créateurs du classement soulignent eux-mêmes certaines de ses limites, notamment un biais en faveur des institutions de grande taille comme le sont celles des pays anglophones, ainsi que les difficultés à définir des indicateurs adéquats pour classer les universités spécialisées dans les sciences sociales[7]. Le classement d’un établissement étant sensible à sa taille, il en a été souvent déduit qu'une façon de monter dans le classement était de regrouper des établissements, à moyen constants. ... Paris-Saclay s’était vue attribuer le titre de meilleure université du monde en mathématiques devant Princeton. Ils ignorent les contraintes, très différentes selon les pays, que peuvent subir les institutions, et les ressources qu'elles consomment (exception faite de la taille du « corps académique », mais seulement si elle est connue)[6]. Sorbonne Université apparaît dans plusieurs classements internationaux: dans le Academic Ranking of World Universities (ARWU, dit classement de Shanghai): en 2020, 2 e en France et 39 e dans le monde [23] ; Un prix Nobel obtenu par un professeur d'université français peut valoir deux fois moins qu'un Nobel obtenu par un professeur d'université américain ou britannique. New 2017 Top 500 world university rankings conducted by CWCU of Shanghai Jiao Tong University (Academic Ranking of World Universities). Au début des années 2000, l'Université Jiao-tong de Shanghai cherche à élaborer un plan stratégique pour justifier les fonds publics versés pour qu'elle se hisse au niveau des meilleures universités internationales[1]. Une approche fondée sur l’aide multicritère à la décision, Big is (made) Beautiful : Some comments about the Shanghai ranking of world-class universities, Does the Shanghai Academic Ranking Really Matter? Concernant le critère des chercheurs dont les travaux sont « les plus cités » sur une période de 10 ans, la méthode utilisée prend insuffisamment en compte la mobilité des chercheurs séniors, qui sont susceptibles d’avoir changé d’institution au cours de leur carrière[6], et elle est faussée par les biais culturels importants affectant les citations[13] (les Italiens citent les Italiens[14], etc.). À partir de 2009, un classement par disciplines est aussi publié[4]. En 2013, lors d’une nouvelle publication du classement, la ministre de l’enseignement supérieur Geneviève Fioraso semblait indiquer un très léger changement de perspective vis-à-vis du classement : « Sans négliger les effets d'image et de visibilité que ces classements produisent, je me concentre plutôt sur la réussite des étudiants, l'introduction de l'anglais pour attirer des étrangers, l'incitation à multiplier les coopérations européennes[35] ». Un autre type de critiques concerne la façon apparemment arbitraire dont les notes normalisées des différents critères sont agrégés en utilisant une somme pondérée pour calculer un indice unique, permettant le classement. C'est la mondialisation. Since 2003, ARWU has been presenting the world top universities annually based on transparent methodology and objective third-party data. Ces institutions sont classées selon un indice unique calculé à partir de six critères quantitatifs, notamment le nombre de publications dans les deux revues scientifiques Nature et Science, le nombre de chercheurs parmi ceux qui sont les plus cités, le nombre de prix Nobel scientifiques et de médailles Fields attribués aux anciens élèves et aux personnels de l'université, et un critère de productivité rapporté à la taille du corps enseignant si elle est connue. Le classement, dont les universités américaines occupent le haut[39], est devenu un élément du soft power américain[40]. The 2020 Academic Ranking of World Universities (ARWU) is released today by ShanghaiRanking Consultancy. », « La transformation de Paris-Sud en Paris-Saclay doit avoir comme conséquence de grimper dans différents classements, et en particulier dans le classement de Shanghai (Alain Sarfati, président de l'université Paris-Sud) », Par Adrien de Tricornot et Marine Miller, «, « Le classement de Shanghaï n’est pas fait pour mesurer la qualité des universités françaises », ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Pôles de recherche et d'enseignement supérieur, Times Higher Education, World University Rankings, prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel, Faut-il croire le classement de Shangaï ?. De fait, le classement est surtout considéré par les administrations, les équipes pédagogiques et les ministères (qui en ont fait un mode d'évaluation des universités) alors que l’orientation des étudiants, et notamment vers les universités de sciences sociales, prend en compte de nombreux facteurs, souvent personnels[24]. La dernière modification de cette page a été faite le 12 janvier 2021 à 00:05. La somme pondérée des cinq indicateurs, divisée par le nombre d'enseignants-chercheurs (équivalent temps-plein). French and American Students Respond, Hugo Harari-Kermadec. La méthode de calcul du classement est telle qu'une institution faible sur un critère particulier aurait même intérêt pour monter dans le classement à ce qu'une institution classée juste devant elle s'améliore sur ce critère[6]. La méthode de classement et sa pertinence sont vivement critiquées et en particulier l'affirmation selon laquelle ces critères seraient pertinents et objectifs. Seuls les articles ayant fait l'objet d'une publication sont pris en compte. De fait, la Chine progresse chaque année dans son propre classement[1]. Le nombre de prix Nobel et médailles Fields dans une institution semble donc mesurer des réputations anciennes, et ne permet pas d'estimer la qualité actuelle de la recherche ou de l'enseignement dans cette institution[6]. Le classement est ignoré des étudiants chinois, qui lui préfèrent les grands anglo-saxons, mais il a eu une influence importante sur l’enseignement supérieur chinois, l'objectif des dirigeants chinois depuis les années 1990 étant de hisser un système universitaire initialement inspiré par les Soviétiques à un autre calqué sur les campus américains. L’impact de ces éléments sur le résultat final n’est pas examiné. Sur l'utilisation du nombre de prix Nobel pour mesurer la qualité de l'institution, le classement comptabilise le prix pour l'institution à laquelle appartient son récipiendaire au moment de l’annonce de la récompense, mais celle ci est due à une découverte qui peut être très ancienne et avoir été menée dans une autre institution. En 2020, l'établissement Paris-Saclay, créé en regroupant « 13 % du potentiel de recherche français » dans une seule université dans le but très clairement inscrit dans l’annexe du décret de « figurer parmi les plus grandes institutions universitaires mondiales », atteint la 14e place[27]. L'objectif même de faire un tel classement n'est pas discuté, et les bonnes pratiques[21] sont oubliées: les institutions évaluées ne disposent pas des données leur permettant de comprendre comment elles l'ont été, et les auteurs n'anticipent pas la façon dont les institutions peuvent adapter leur comportement en réaction au système d’évaluation[6]. Copyright © 2020 ShanghaiRanking Consultancy. Pour la France, il s'agit des données disponibles en open data sur le site du Ministère de l'Enseignement Supérieur. Depuis 2009, l’équipe de l’université Jiao-tong chargée du classement est devenue une société de consultants indépendante, ShanghaïRanking[1]. Dans une tribune libre, Yves Gingras note que certaines institutions offrent à leurs chercheurs des primes à la publication, et s'indigne que certains chercheurs monnaient des affiliations factices dans des institutions qui cherchent à monter dans le classement[38]. Université mode d'emploi : choisir et intégrer une licence, contenus des formations, conseils pour s'organiser et réussir, réorientation et rentrée décalée… - L'Etudiant L’impact de ces éléments sur le résultat final n’est pas examiné. Les auteurs du classement ne définissent pas ce qu'est une université (au point que le Collège de France, qui ne délivre aucun diplôme, a un temps fait partie du classement), ni ce qu'est une « université de classe mondiale ». HU ICP 14047616-2, ShanghaiRanking's Global Ranking of Sport Science Schools and Departments 2020, ShanghaiRanking's Academic Ranking of World Universities 2020 Press Release, ShanghaiRanking's Global Ranking of Academic Subjects 2020 Press Release, Engineering / Technology and Computer Sciences. « Les trois grandes universités d'Aix-Marseille veulent fusionner et unir leurs forces pour atteindre à la 26e place du fameux classement de Shanghai. Whereas in the case of the other rankings the results are adjusted to take account of the size of institutions, hardly any such adjustment is made by ARWU. C’est l’un ou c’est l’autre, c’est à nous de décider », « pour atteindre à la 26e place du fameux classement de Shanghai », « 13 % du potentiel de recherche français », « figurer parmi les plus grandes institutions universitaires mondiales », « Vous ne verrez rien sur la qualité des apprentissages, ni d’ailleurs sur l’emploi à la sortie. Après sa publication en 2003, le classement est tout d'abord ignoré, puis critiqué, mais il aura un important impact mondial[3]. ShanghaiRanking's Academic Ranking of World Universities 2020 Press Release. Vincke décortiquent le fonctionnement du classement de Shanghai, avec leur éclairage de spécialistes d’aide multicritère à la décision. Philippe Mahrer explique ainsi que les pays disposant de nombreuses écoles ou universités de petite taille sont défavorisés dans le classement, de même que les universités, centres de recherche ou écoles travaillant en réseau comme c'est souvent le cas en Europe[18]. Les langages du politique, n o 102, 2013 (DOI lire en ligne, consulté le 23 août 2020) Hugo Harari-Kermadec, Le Classement De Shanghai. Les concepteurs du classement ont publié la méthode de calcul en 2005[5], qui selon eux « utilise des critères objectifs sélectionnés avec soin », « est fondé sur des données internationales comparables que tout le monde peut vérifier » et « ne comporte aucune mesure subjective », une série d'affirmations qui a fait l'objet de sérieuses critiques[6]. L'université Marchandisée, Classement de Shanghaï : un palmarès bousculé par l'Asie, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Classement_académique_des_universités_mondiales_par_l%27université_Jiao_Tong_de_Shanghai&oldid=178697701, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence, Nombre de prix Nobel et de médailles Fields parmi les chercheurs, Nombre de chercheurs les plus cités dans leurs disciplines pendant les dix dernières années, Performance académique au regard de la taille de l'institution. Une pondération décroissante est appliquée : 1 pour les lauréats postérieurs à 2011, 0,9 pour les lauréats de 2001-2010, 0,8 pour 1991-2000, et ainsi de suite jusqu'à 0,1 pour les lauréats de 1921-1930. Pour atténuer ce défaut de prise en compte des sciences humaines et sociales, le classement attribue un poids double, dans le décompte des publications, aux publications référencées dans le Social Science Citation Index. On ne peut donc pas considérer que la qualité actuelle de formation des étudiants soit prise en compte par le classement[12]. En 2018, pour le PDG du CNRS Antoine Petit, il est nécessaire que la recherche française s'offre des chercheurs vedettes, parce que « on peut dire qu’on continue avec ce système de rémunération [des chercheurs] mais alors il faut arrêter de dire qu’on va gagner des places dans le classement de Shanghai. Cet argument de la montée dans les classements apparaît donc souvent au premier plan dans les présentations relatives aux nouveaux regroupements universitaires[29]. La plupart des critères sont obtenus par des comptages de prix ou de publications, qui favorisent les institutions de grande taille[15], ainsi, « big is made beautiful » (le gros est rendu beau)[16],[17]. Anthony Lattier et François-Xavier Rigaud. En dépit de toute rigueur, la normalisation des scores change chaque année sans que les poids des critères soient modifiés en conséquence. Enfin, le classement ignore (sauf toutefois dans les classements thématiques par sujet) d'autres récompenses tout aussi prestigieuses que le prix Nobel, telles que le prix Turing en informatique ou la médaille Bruce en astronomie. Découvrez le classement 2020 des écoles de commerce post-prépa par Challenges: atouts, voies d'admission, débouchés. De fait, la publication des travaux de sciences humaines ne se fait donc pas majoritairement dans des revues internationales en langue anglaise et elle est, à ce titre, moins bien prise en compte par ce classement[13]. If two institutions were to merge, the very fact of merger would mean that the merged institution would do nearly twice as well as either of the individual institutions prior to merger, although nothing else had changed. La France compte une poignée d'universités dans le top 100 du classement[25],[26] une vingtaine dans le top 500[8], et environ 35 dans le classement complet, étendu à 1000 universités à partir de l'année 2018. Vous pouvez artificiellement gonfler votre vivier de candidats afin d’améliorer votre taux de sélectivité, ou votre nombre de donateurs. All Rights Reserved. » Ce dernier point concerne en particulier la liste des chercheurs les plus cités: c'est pourquoi en 2019 une instruction de la Ministre de l'Enseignement Supérieur demande aux chercheurs concernés de corriger cet effet en mentionnant comme affiliation primaire le site universitaire qui héberge leur laboratoire[28]. Le magazine scientifique Nature a sélectionné les 10 personnalités scientifiques qui ont marqué l’année 2020. On ne peut s'en abstraire et nous devons donc gagner des places, ce qui n'est pas contraire à l'exigence d'excellence de l'université française », « nous sommes des pastilles vues de Shanghaï », « on peut dire qu’on continue avec ce système de rémunération [des chercheurs] mais alors il faut arrêter de dire qu’on va gagner des places dans le classement de Shanghai. L’Université Toulouse Capitole, grâce à sa composante TSE, est la 1ère université Française et la 22ème à l’internationale dans le top 50 du classement thématique 2020 de Shanghai dans la catégorie « Economics ». Les données initiales utilisées ne sont pas rendues publiques et donc ne peuvent pas être vérifiées »[6]. Billaut, Bouyssou et Vincke expliquent en quoi cela démontre que « les auteurs du classement sont tombés dans ces pièges élémentaires liés à la normalisation »[20] au point « qu'on ne peut pas conclure que s’améliorer sur un critère permet de monter dans le classement »[6]. Parmi celles-ci, Nature et Science bénéficient en sciences exactes d'une notoriété inégalée. Au contraire, selon l'ambassade de France en Chine : « [ce classement] trouve en effet un écho important chez les étudiants chinois, pour qui le prestige de l’université est déterminant car il fait partie des critères de recrutement professionnel en Chine. Le choix des bases de données utilisées favorise les articles publiés dans des revues internationales et dans le domaine des sciences au détriment des sciences humaines (les concepteurs du classement cherchent à corriger ce biais en attribuant un coefficient de 2 aux publications en sciences humaines et sociales).